Les scènes nationales sont des scènes pluridisciplinaires : musique, théâtre, danse, opéra, cirque, formes transdisciplinaires, cinéma… Ainsi, elles font circuler et s'alterner – sur les plateaux des théâtres mais aussi, parfois, sur les écrans de cinéma –, les disciplines artistiques.

La Scène nationale de Besançon, Les 2 Scènes, fait partie des 23 scènes nationales du réseau à être dotée d'une programmation et d'une salle de cinéma labellisées "art et essai". Ce qui lui permet cette saison de braquer les projecteurs sur le compositeur Philip Glass lors d'un focus qui crée des passerelles entre opéra, musique (contemporaine) et cinéma.

Philip Glass lui-même a circulé entre ces trois disciplines. Ses rencontres l’ont conduit à se frotter à tous les genres musicaux. Il a élaboré un style qui lui permit, sur la base de fondations radicales, de ré-inviter en la ré-inventant, la mélodie pour créer une musique contemporaine qui parle aujourd’hui à la Terre entière.

Ce focus débutera avec une conférence autour de Philip Glass, en partenariat avec le Conservatoire du Grand Besançon Métropole et animé par le journaliste Jean-Luc Clairet. Sylvain Fanet, auteur de Philip Glass : accords et désaccords, premier ouvrage en français sur le compositeur américain, fera partager sa rencontre sans retour possible avec la musique obsédante de Philip Glass.
    
Les spectateurs pourront ensuite découvrir deux spectacles : King Lear , dernière œuvre composée par Philip Glass & Les Enfants terribles, nouvelle création de La co[opéra]tive, collectif de production rassemblant six structures culturelles engagées pour faire vivre et rayonner l’opéra dans tout le pays, en complément du travail des grandes institutions lyriques.

En composant la musique de King Lear pour Broadway, Philip Glass a décliné une version qu’il a dédié au Quatuor Tana. Celui-ci fait sonner comme jamais les structures répétitives et les harmonies oscillantes faisant la renommée du compositeur.

Adapté du roman de Cocteau et du film de Melville, l’opéra de Philip Glass soulignait le spleen des Enfants terribles. Phia Ménard s’en saisit ici par le prisme du vieillissement. Coutumière des mises en scène qui repoussent les limites du corps et de la matière, elle projette toute la puissance de ce drame dans une spectaculaire scénographie mouvante.

Enfin, le focus se clôturera avec une grande première : la Trilogie cinématographique des Qatsi (Koyaanisqatsi, Powaqqatsi, Naqoyqatsi) sera projetée dans son intégralité au cinéma des 2 Scènes. Trois films aux images inoubliables magnifiées par une musique à chaque fois confrontée à un instrumentarium spécifique. Un moment ciné-musical immersif.