« La Maison de la Culture d’Amiens accueillie chaque hiver Amiens Europe – Feminist Futures Festival. Initialement conçu comme un temps fort autour de la création européenne, en lien avec un projet Europe Creative regroupant 11 structures européennes autour de la thématique « Feminist Futures », cette dernière appellation a progressivement pris le dessus et fédéré un vaste public associatif, militant et étudiant autour de propositions artistiques hybrides, performatives, inclusives et festives. A chaque édition, l’Université Picardie Jules-Verne et notamment l’UFR des Arts bénéficie de workshops avec les artistes de la programmation, et les étudiants en bande dessinée confrontent leur pratique graphique au spectacle vivant. Les chroniques qu’ils et elles proposent en lecture au public sont autant d’empreintes laissées par l’éphémère des représentations sur l’inconscient du public, réinterprété à l’aune de la subjectivité des artistes en devenir ».

1.    Que représente la Scène nationale pour vous ?

Pour notre formation en licence et master « Métiers de la bande dessinée » de l’UFR Arts, Université de Picardie Jules Verne (UPJV), la Maison de la Culture d’Amiens (MCA) représente un lieu unique d’accueil et d’ouverture pour nos étudiants, un espace de production et de découverte au sein duquel les images et les mots sont invités à croiser le spectacle vivant, sous toutes ses formes.

Depuis plusieurs années, en effet, nous avons développé avec la MCA le projet de collaboration intitulé Lignes vivantes, où les étudiants sont invités à venir dessiner, rêver, documenter… inventer une trace des nombreuses propositions de la MCA : théâtre, danse, concerts, performances... Ces multiples croisements entre les arts ont ainsi pris la forme d’expositions, de carnets de croquis édités par la MCA, et, par trois fois, de fresques réalisées en collaboration avec des artistes du monde de la bande dessinée. La dernière en date, réalisée lors du festival Amiens Europe / Feminist Future en janvier 2025, fut encadrée par François Olislaeger et a pris la forme originale d’une fresque jouant avec la transparence, réalisée sur les vitres du Hall de la MCA.

2.    Qu’est-ce qu’elle change ou a changé pour vous ?

Offrant une rencontre profondément inédite entre la bande dessinée et le spectacle vivant, notre collaboration Lignes vivantes a tout changé, à la fois pour les étudiants et pour les usagers de la MCA.

En effet, documenter le spectacle vivant a forcé les étudiants à sortir de leur zone traditionnelle de confort pour se confronter sur le vif à une manière de dessiner mouvante, capable de capter l'éphémère. Le regard porté par des dessinateurs permet un décentrement du regard sur l’énergie de la scène, amenant à comprendre autrement les traces laissées par l’éphémère, jusque dans l’espace même de la MCA.

De Justin Wadlow et Elisabeth Piot